Le TJM de freelance ?
Imaginez : vous êtes en train de présenter votre toute nouvelle activité en indépendant. Vous expliquez votre parcours, vos compétences, les projets que vous avez réussi dans votre ancienne vie de salarié… Et là, votre interlocuteur vous coupe :
“Ok, c’est quoi ton TJM ?”
TJ… quoi ?
Pas de panique, vous n’êtes pas seul. Le Taux Journalier Moyen (TJM) d’un freelance est une manière de présenter le coût de vos prestations. Vous devez le définir mais surtout vous assurer qu’il soit cohérent avec votre modèle économique.
Trop bas, vous ne gagnerez pas convenablement votre vie et vous risquez de vous surcharger de travail. Trop haut, et vous risquez de perdre des missions.

Dans cet article, nous allons voir comment :
Calculer votre Taux Journalier de manière fiable, en combinant deux approches complémentaires : l’approche par la base (à partir de vos besoins réels et de vos charges) et l’approche par le marché.
Adapter votre Taux Journalier à vos prestations et à vos clients : le “M” de TJM signifie Moyen. Cela veut dire que votre tarif ne sera pas identique pour toutes les missions. Vous pourrez ainsi l’ajuster selon la durée, la complexité ou l’urgence des missions. Pensez aussi au travail que vous fournirez sans le facturer directement au client (documentation, formation, administratif…). Nous verrons aussi comment intégrer des facteurs plus subtils comme la psychologie de la négociation.
Et enfin, nous verrons comment ajuster votre tarif et suivre votre taux journalier moyen dans le temps. Afin que votre tarif reste cohérent et aligné avec vos objectifs tout en conservant votre rentabilité.
Bref, à la fin de cette lecture, plus jamais vous ne serez pris au dépourvu quand on vous demandera : “C’est quoi votre TJM ?”. Vous saurez répondre avec assurance et éviter que votre interlocuteur ne négocie un tarif inacceptable pour vous.
1. Calculer votre TJM de freelance de manière fiable
Avant de pouvoir répondre à la fameuse question “C’est quoi ton TJM ?”, il faut d’abord savoir comment calculer ce fameux taux.
Le problème, c’est que beaucoup de freelances se lancent dans l’aventure sans avoir déterminé le bon taux journalier pour leur cas particulier. Ils se contentent de prendre la moyenne basse du marché et se rendent compte après coup qu’ils ne sont pas rentables.
Alors, comment faire ?
Pour avoir un TJM de freelance fiable, il faut penser en deux temps :
- d’une part, comprendre vos besoins réels et tout ce que coûte votre activité (les charges, le temps non facturable, la gestion, les vacances…), c’est l’approche “par les bases” ;
- d’autre part, prendre en compte ce que le marché accepte et ce que vos concurrents pratiquent, c’est l’approche “par le marché”.
Les deux sont indispensables et complémentaires. Ils vous permettent d’aboutir à un TJM à la fois viable pour vous et cohérent avec ce que les clients sont prêts à payer. Cela vous permettra aussi de définir ce qui est un montant inacceptable et des taux types pour différentes missions.
Dans cette première partie, on va décortiquer ensemble ces deux approches. Nous détaillerons les deux approches pour vous éviter d’être sous payé ou de trop facturer et de n’avoir aucune mission.
Vous allez voir : fixer son TJM de freelance, c’est avant tout un exercice d’équilibre entre vos besoins et la réalité du marché. Ça peut paraître compliqué, mais on va y aller pas à pas.
1.1 Comprendre vos besoins réels : l’approche par les bases
Pour commencer à calculer un TJM fiable, il faut d’abord se pencher sur ce que vous coûte réellement votre activité. C’est ce qu’on appelle l’approche “par les bases”. Autrement dit, on part du principe qu’avant de penser au marché ou à la concurrence, vous devez comprendre vos propres besoins.
Vous vous dites peut-être : “Mes charges, ça va, c’est pas énorme.” Pourtant, beaucoup de freelances oublient certains coûts cachés, ce qui fausse complètement leur calcul. Pour avoir un TJM viable, il faut intégrer tous les aspects de votre activité, même ceux qui ne sont pas directement facturés aux clients.
étape 1. Calculer vos charges fixes
Pour calculer votre Taux Journalier Moyen de freelance, vous devez d’abord déterminer vos charges fixes.
Cela comprend tous les frais liés à votre activité : l’abonnement internet, le matériel informatique, les logiciels, la comptabilité, les assurances professionnelles, voire même un espace de coworking ou un bureau si vous en avez un. Sans oublier les cotisations sociales et fiscales, qui sont un poids souvent sous-estimé.
Ces charges devront être annualisées, puis divisées par le nombre de jours que vous projetez de facturer.
Exemple :
- Abonnement internet : 30 € / mois → 360 € / an
- Logiciels : 600 € / an
- Assurance professionnelle : 300 € / an
- Prévoyance, mutuelle : 250 € / moi (soit 3000 € par an)
- Matériel amorti sur 3 ans : 900 € / an
- Déplacements : 1500 € / and
- Comptabilité : 1 200 € / an
- Cotisations sociales : à intégrer dans votre rémunération nette souhaitée (voir point suivant)
Total charges fixes annuelles = 7 860 €
étape 2. Déterminez votre rémunération mensuelle souhaitée
Combien voulez-vous gagner en net chaque mois ? Il est crucial de définir un objectif de rémunération réaliste, qui vous permette de vivre confortablement et de couvrir vos charges personnelles. Pensez aussi à intégrer un matelas de sécurité pour les imprévus.
Pour les Travailleurs Non Salariés (TNS), comptez environ 45% de charges sociales sur votre rémunération nette.
Exemple :
Si vous souhaitez toucher 2 500 € nets par mois, vous devez prévoir environ 3 625 € bruts (2 500 € + 45% de charges).
étape 3. Estimez vos congés et périodes creuses
Contrairement à un salarié, vous n’avez pas de congés payés. Vous devez donc anticiper ces périodes sans revenus et les intégrer dans votre calcul. Même chose pour les “intermissions”, ces temps sans mission où vous continuez à avoir des charges à payer.
Exemple :
Vous souhaitez prendre 5 semaines de congés payés (soit 25 jours) + en moyenne 8 jours fériés qui tombent en semaine et anticiper 5 jours de maladie.
Total jours non facturables : 35 jours. Le total des jours facturables sera donc (52 * 5) – 38 = 222
étape 4. Calculez les jours facturés
Le nombre de jours facturés est la base de votre calcul de TJM. Ce n’est pas parce que vous êtes disponible 222 jours dans l’année (hors week-end et jours fériés) que vous allez facturer ces 222 jours. En freelance, il y a beaucoup de temps non facturable (voir ci-dessous).
Si on reprend l’exemple :
- Jours travaillés : 222
- Jours de formation : 5
- Prospection : 23 (une demie journée par semaine)
- Administratif : 12
- Intervention non facturées chez les clients (problèmes, gestes commerciaux…) : 12
Jours facturés prévus : 170
étape 5. Le calcul final de votre TJM de freelance « par les bases »
C’est simple : votre chiffre d’affaire nécessaire à votre activité divisé par le nombre de jour travaillé.
Dans notre exemple ci dessus : ([1] + 12 * [2]) / [5]
Donc (7860+ 12 * 3625) / 170 = 302 €/J. Facturé
On vous rappelle que ce tarif n’est viable que si :
- Vos charges ne sont pas sous estimées
- Le nombre de jour réellement facturé au client est correct
1.2 L’approche par le marché : s’adapter à la réalité du terrain
Une fois que vous avez posé les bases en comprenant vos besoins réels, vient le moment incontournable de regarder ce que le marché accepte réellement. C’est ce qu’on appelle l’approche “par le marché”.
En d’autres termes, il ne suffit pas de calculer un TJM uniquement en fonction de vos charges et de votre rémunération souhaitée : il faut aussi tenir compte de la réalité économique et concurrentielle.
Pourquoi ? Parce qu’un tarif trop élevé peut vous fermer des portes, et un tarif trop bas peut dévaloriser votre expertise. Trouver le juste milieu, c’est un art.
Voici comment s’y prendre :
Étudier les tarifs pratiqués par vos concurrents
Cela peut sembler évident, mais il est important de faire une étude sérieuse. Regardez les TJM pratiqués dans votre domaine, pour des profils et des expériences proches des vôtres. Vous pouvez recueillir ces informations via des plateformes freelances, des forums spécialisés, ou en discutant avec d’autres indépendants.
Attention : ne copiez pas aveuglément ces tarifs. Il s’agit de comprendre les tendances, pas de calquer votre prix sans adaptation.
Comprendre la valeur perçue de vos prestations
Le marché ne paie pas uniquement votre temps de travail. Il paie aussi votre expertise, votre expérience, la qualité de votre travail, et la valeur que vous apportez à votre client.
Par exemple, si vous aidez une entreprise à économiser des dizaines de milliers d’euros grâce à vos conseils, votre TJM de freelance peut légitimement être plus élevé que celui d’un indépendant qui réalise uniquement des tâches basiques.
Vous devez donc savoir “vendre” cette valeur ajoutée dans votre argumentaire commercial.
Ajuster selon le type de clients et de missions
Tous les clients ne se valent pas. Certaines entreprises ont des budgets plus importants, d’autres sont plus sensibles au prix. De même, la nature de la mission influe : une mission courte et urgente peut justifier un TJM plus élevé, tandis qu’un projet long terme peut bénéficier d’un tarif dégressif.
Comprendre ces dynamiques vous permet d’être plus flexible tout en protégeant votre rentabilité. Nous verrons cela plus en détail dans la seconde partie.
S’informer sur les évolutions du marché
Le marché du freelancing est dynamique. Les tarifs évoluent avec les tendances, les nouvelles compétences demandées, ou encore la conjoncture économique. Il est important de rester informé régulièrement, pour ajuster votre TJM en conséquence.
Cela vous évite de rester figé à un tarif dépassé, ce qui pourrait vous pénaliser.
Ne pas oublier le facteur psychologique
Le prix est aussi une question de perception psychologique. Un TJM trop bas peut être perçu comme un signe de manque de confiance ou de qualité. À l’inverse, un tarif trop élevé sans justification solide peut faire fuir des clients.
Vous apprendrez avec l’expérience à “lire” votre interlocuteur et à ajuster votre discours pour justifier vos tarifs sans entrer dans la surenchère.
1.3. Quelle approche de calcul du TJM de freelance est la bonne ?
Fixer son TJM, ce n’est pas simplement poser un chiffre fixe et immuable. C’est avant tout comprendre que ce taux journalier moyen est une fourchette, un cadre flexible à adapter selon chaque prestation, chaque client, chaque contexte.
À ce stade, vous avez déjà un TJM de freelance calculé par les bases, qui inclut votre modèle économique, et un du marché.
En croisant ces deux approches, vous obtenez une fourchette fiable. Si votre TJM calculé à partir de vos bases est inférieur ou égal au prix moyen du marché, c’est bon signe : votre modèle économique est viable, et vous pouvez démarrer sereinement.
En revanche, si votre TJM “réel” dépasse systématiquement ce que le marché accepte, c’est un signal d’alarme. Votre modèle actuel n’est pas rentable, et vous devez diminuer un des facteurs qui l’impactent. Par exemple optimiser vos jours non facturés, ou vos charges.
Dans la suite, nous verrons comment adapter cette fourchette à chaque mission précisément. Tenez compte du contexte, du client, de la durée, de l’urgence, mais aussi des aspects plus subtils comme la psychologie de la négociation. Vous apprendrez aussi à suivre votre TJM dans le temps, pour ajuster vos tarifs au fil de votre expérience et de l’évolution du marché.
2. Adapter votre TJM de freelance à vos prestations et à vos clients : une nécessité incontournable
Une fois que vous avez calculé votre TJM “de base” avec l’approche par les besoins réels et que vous avez vérifié la cohérence avec le marché, il ne faut pas s’arrêter là.
En freelance, fixer un tarif unique et figé n’a pas de sens. Le “M” de TJM, c’est pour “Moyen”, et cela signifie que ce taux est avant tout une moyenne, une fourchette à moduler en fonction des spécificités de chaque mission.
2.1. Les facteurs qui influent sur votre TJM de freelance: durée, complexité et urgence
Chaque mission est unique, et votre TJM doit refléter cette diversité. Il faut apprendre à ajuster votre tarif selon plusieurs critères essentiels.
Durée de la mission
Une mission courte implique souvent une certaine pression et un engagement rapide. Par exemple, une intervention d’urgence nécessitant une disponibilité immédiate peut justifier une hausse de votre TJM, car elle perturbe votre planning et augmente la charge mentale.
À l’inverse, une mission longue durée offre une stabilité appréciable. Vous pouvez donc envisager un tarif dégressif. C’est une forme de compromis gagnant-gagnant : le client bénéficie d’un prix plus bas sur le volume, vous avez un revenu régulier et prévisible.
Complexité de la mission
Certaines missions demandent une expertise pointue, une grande rigueur, ou des compétences rares. Ces facteurs justifient naturellement un TJM plus élevé. Par exemple, si vous êtes amené à gérer des projets sensibles, avec des enjeux stratégiques importants, votre TJM doit refléter la valeur ajoutée que vous apportez.
Contexte et urgence
Le facteur temps est primordial. Plus la mission est urgente, plus votre TJM d’indépendant peut être majoré. Cela compense le stress, la charge de travail accrue, et le fait que vous devez peut-être mettre d’autres projets en pause.
Adaptabilité = flexibilité intelligente
En bref, il faut être flexible. Mais cette flexibilité ne doit jamais être synonyme de braderie. Vous adaptez votre TJM selon le contexte, mais en gardant toujours en tête votre seuil minimal viable, celui que vous avez calculé dans la partie 1.
2.2. Connaître son client et savoir négocier : un équilibre subtil
La relation avec le client est un facteur clé pour adapter votre TJM de freelance.
Types de clients
Les grandes entreprises, les secteurs à forte valeur ajoutée ou les clients internationaux ont généralement des budgets plus conséquents et acceptent des tarifs plus élevés. Vous pouvez donc être plus ambitieux dans vos tarifs.
Les PME, startups ou associations ont souvent des contraintes budgétaires plus fortes. Elles sont plus sensibles au prix et chercheront souvent à négocier à la baisse.
L’importance de la négociation
Il est tout à fait normal de négocier son TJM, c’est même un signe de professionnalisme. Cela montre que vous savez défendre votre valeur tout en étant à l’écoute des contraintes du client.
Manger quand il faut
Parfois, il faut accepter de baisser son TJM pour décrocher une mission et éviter les trous dans votre planning. Cette baisse peut être une stratégie à court terme pour “manger” – c’est-à-dire continuer à générer du revenu, garder une activité visible et ne pas se couper du marché, et qui permet de payer vos charges fixes.
Attention au seuil plancher
Mais attention : cette baisse ne devrait pas vous faire descendre en dessous du TJM calculé par vos bases. Passer sous ce seuil, c’est travailler à perte. Et travailler à perte, ne doit pas devenir une habitude car cela met en danger votre activité.
Si vous constatez que vous devez régulièrement descendre sous ce minimum, c’est le signe qu’il faut revoir votre modèle économique : réduire vos charges, augmenter votre temps facturé, ou reconsidérer votre rémunération cible.
Cela peut également signifier que vous avez des lacunes commerciales ou en communication et que vous devez vous vendre autrement. Cela pourrait être changer de type de client, travailler avec un réseau…
Ou alors, il est possible que votre manière d’exercer votre métier ne soit pas compatible avec la réalité du marché d’indépendant. Vous devez peut-être réorienter votre activité, l’exercer à temps partiel si la base de clientèle accessible n’est pas suffisante, voire redevenir salarié.
En résumé :
Adapter votre TJM de freelance, ce n’est pas juste “fixer un prix” une fois pour toutes. C’est un exercice constant d’équilibre et d’ajustement entre :
- Vos besoins réels et coûts fixes
- La réalité du marché et ce que les clients sont prêts à payer
- La nature spécifique de chaque mission (durée, complexité, urgence)
- Le profil et le budget de vos clients
- La nécessité de maintenir une marge suffisante pour pérenniser votre activité
Apprendre à maîtriser cette adaptation vous garantit de ne jamais sous-estimer votre valeur, de rester compétitif, et surtout d’assurer la viabilité financière de votre aventure freelance sur le long terme.
3. Assurer la rentabilité de votre TJM sur le long terme : suivre, ajuster, orienter
Calculer un TJM fiable est une étape fondamentale pour un freelance, mais la clé du succès réside dans la capacité à conserver et optimiser la rentabilité de votre activité dans la durée. Cela demande une gestion rigoureuse et une vision stratégique continue.
Dans cette partie, nous allons explorer les leviers essentiels pour suivre efficacement vos missions, valider leur rentabilité, ajuster votre tarification, et orienter intelligemment votre portefeuille client.
3.1. Suivre précisément le temps passé sur vos missions : la base du pilotage
Le temps que vous passez réellement à travailler sur une mission est une donnée cruciale. Ce n’est pas uniquement le temps facturé qui compte, mais aussi le temps effectivement investi dans toutes les tâches liées à la mission : préparation, échanges, corrections, documentation, déplacements, etc.
Pourquoi c’est important ?
Sans un suivi précis, vous risquez de :
- Sous-estimer votre charge réelle et donc de sous-évaluer votre TJM.
- Perdre du temps sur des tâches non facturées qui grèvent votre rentabilité.
- Ne pas identifier les missions trop consommatrices en temps et pas assez rémunératrices.
Comment faire ?
Utilisez un outil de suivi du temps comme Toggl, Harvest ou Clockify. Ces outils vous permettent de tracer vos journées, projets et tâches en détail. Ils offrent souvent des rapports automatiques qui mettent en lumière les dérives ou surcharges.
Exemple concret :
Un freelance en développement web réalise une mission facturée 300 € par jour. En suivant précisément son temps, il s’aperçoit qu’il passe en réalité 1,5 jour par jour facturé, car il consacre aussi du temps à la gestion des bugs et à la communication client non facturée. Son TJM réel devient donc 200 € effectifs, ce qui n’est pas viable. Il devra revoir son tarif ou la manière dont il facture ces temps annexes.
3.2. Surveiller vos charges et valider la rentabilité de chaque mission
Connaître vos charges globales est essentiel, mais vous devez aussi analyser la rentabilité de chaque mission. Toutes ne se valent pas, et certaines peuvent nuire à votre équilibre financier.
Quelles charges prendre en compte ?
- Charges fixes : loyer, abonnements, assurances…
- Charges variables liées à la mission : déplacements, matériel spécifique, sous-traitance éventuelle…
- Temps non facturé associé (voir partie 3.1).
Pourquoi valider la rentabilité par mission ?
Cela vous permet de :
- Identifier les clients ou projets non rentables.
- Décider de ne pas renouveler certains contrats ou de renégocier les tarifs.
- Prioriser vos efforts commerciaux sur les activités les plus profitables.
Outils et méthodes :
Des logiciels comme Lycorne facilitent cette gestion en centralisant vos données comptables et en les croisant avec vos temps de travail. Vous obtenez ainsi le chiffre d’affaires, les charges et la marge nette par mission ou par type de prestation.
3.3. Orienter stratégiquement vos missions selon leur durée et leur type
Une gestion rentable ne se limite pas à un calcul statique du TJM. Vous devez aussi orienter votre activité selon la nature des missions que vous acceptez, en fonction de leur durée, leur contenu, et leur rentabilité.
Missions courtes vs missions longues : avantages et inconvénients
Type de mission | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Missions courtes | TJM souvent plus élevé, flexibilité, urgent = prime | Plus de prospection, gestion plus chronophage, revenu moins stable |
Missions longues | Stabilité financière, moins de prospection | TJM souvent plus bas, engagement long, moins de flexibilité |
Pourquoi segmenter ?
Cela vous permet de bâtir un mix équilibré qui sécurise vos revenus tout en optimisant votre rentabilité. Par exemple, vous pouvez privilégier une mission longue en parallèle de missions courtes à haute valeur ajoutée.
3.4. Segmenter votre activité par type de prestation et piloter votre rentabilité métier par métier
Votre activité de freelance ne se limite pas forcément à un seul type de prestation. Vous pouvez intervenir dans différents “métiers” ou domaines, chacun avec ses spécificités tarifaires, contraintes et marges.
Exemples de segmentation :
- Développement logiciel
- Conseil / coaching
- Formation
- Design graphique
- Support technique
Pourquoi segmenter ?
Cette segmentation vous offre une vision claire des performances de chaque “métier” :
- Quel type de mission génère le plus de chiffre d’affaires ?
- Lequel est le plus rentable ?
- Où vaut-il mieux investir du temps et des efforts commerciaux ?
Lycorne propose justement une fonction pour segmenter votre chiffre d’affaires et votre rentabilité par métier. Vous pouvez ainsi :
- Analyser la rentabilité nette par segment,
- Ajuster vos tarifs selon les résultats,
- Décider quelles prestations développer ou réduire.
3.5. Vérifier régulièrement l’adéquation globale : volume de jours facturés et évolution du marché
Votre rentabilité dépend aussi d’une cohérence globale :
- Nombre de jours facturés :
Votre modèle économique repose sur un certain nombre de jours facturables dans l’année. Si vous facturez moins, même un TJM correct ne suffira pas à équilibrer vos charges. - Charges et temps non facturés :
Ces éléments évoluent dans le temps, vous devez les suivre régulièrement pour ne pas vous retrouver à travailler à perte. - Évolution du marché :
Le marché évolue, avec des pressions à la baisse ou des hausses possibles selon les compétences recherchées. Une veille tarifaire régulière est indispensable pour rester compétitif tout en conservant votre rentabilité.
En résumé
Conserver la rentabilité de votre TJM sur le long terme demande un suivi précis et une stratégie active :
- Mesurer précisément votre temps passé sur chaque mission pour éviter les dérives.
- Surveiller vos charges et valider la rentabilité projet par projet.
- Orienter intelligemment vos missions selon leur durée et leur type pour équilibrer revenu stable et valeur ajoutée.
- Segmenter votre activité pour piloter la rentabilité de chaque métier grâce à des outils comme Lycorne.
- Maintenir un volume de jours facturés suffisant et rester à l’écoute des évolutions du marché.
C’est cet équilibre dynamique entre rigueur, adaptabilité et vision stratégique qui vous permettra de développer une activité freelance durable, rentable, et épanouissante.
Conclusion : Comment bien calculer et conserver un TJM freelance rentable
Calculer son TJM freelance ne se résume pas à poser un chiffre arbitraire, mais à construire une démarche rigoureuse et évolutive. Alliez compréhension de ses besoins réels, analyse du marché, et suivi continu de sa rentabilité. En maîtrisant ces trois piliers, vous vous assurez non seulement de fixer un taux viable, mais aussi de l’ajuster intelligemment au fil de vos missions et de votre évolution professionnelle.
Cette approche vous permet d’éviter les pièges classiques du freelance débutant : sous-facturation, burn-out, ou instabilité financière. Avec des outils adaptés et une stratégie claire, vous pouvez piloter votre activité efficacement, orienter vos missions selon leur valeur et leur rentabilité, et assurer un revenu stable et durable.
En résumé, un TJM freelance rentable est celui qui s’adapte à votre modèle économique, à la réalité du marché, et à vos objectifs personnels, tout en étant régulièrement contrôlé et ajusté. C’est ce subtil équilibre qui vous garantit la pérennité et la réussite de votre activité indépendante.
Vous l’aurez compris, calculer et ajuster son TJM freelance demande rigueur, suivi et un bon outil pour piloter son activité au quotidien.
C’est là que Lycorne entre en jeu : cette solution vous aide notamment à calculer précisément votre CHP — le Coût Horaire Productif — qui correspond simplement à l’équivalent horaire de votre TJM.
Avec Lycorne, vous suivez le temps passé sur chaque mission, gérez vos charges, segmentez votre activité par type de prestation, et analysez la rentabilité nette de chaque “métier”. Ainsi, vous gardez toujours un œil clair sur votre modèle économique, ajustez votre TJM au fil de l’eau, et pilotez votre activité freelance en toute sérénité.